Notre future maison bas carbone

Mise à jour 11 Août 2022 : clarification nouvelle étiquette de performance énergétique.

Le premier poste dans notre budget carbone est le chauffage au gaz dans notre logement en location (1,27t d'emissions directes par personne). Notre propriétaire n'étant pas sensible au sujet, nous avons cherché pendant deux ans à acheter notre propre logement à Neudorf, et avons finalement déniché la perle rare, une petite maisonnette mitoyenne de 100m2 des années 1930 dans un ancien quartier ouvrier que nous voulons rendre compatible avec une vie bas carbone.

La maison vue du fond du jardin, avec le cerisier et le plaqueminier

Situation

Elle est proche de trois lignes de tram, de la gare TER de Krimmeri, de nombreuses stations Citiz et de l'avenue du Polygone, un des axes de Strasbourg les plus fréquentés à vélo, ce qui nous permettra de conserver notre bon bilan carbone dû aux transports.

Diagnostic de performance énergétique

Très ramassée (4 étages de 4m x 8m) et mitoyenne des deux côtés, ce qui lui assure une bonne isolation, la maison a une consommation d'énergie de 119 kWh/m2/an  d'après le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) réalisé lors de l'achat.

Equipée d'une pompe à chaleur pour le chauffage et d'un ballon thermodynamique pour l'eau chaude sanitaire, elle a un bilan carbone de 3 kg CO2e/m2/an, soit 300 kg CO2e/an pour la maison, soit 100 kg/personne/an, soit une division par 10 de notre bilan carbone lié au logement. 

Ce qui donne une étiquette de performance énergétique C.

Les seuils de l'étiquette de performance énergétique depuis la réforme du DPE de 2021

L'étiquette de performance énergétique de la maison

Rénovation

Mais vu que des gros travaux de rénovation s'imposent, nous voulons aller plus loin et diminuer encore la consommation d'énergie avec des travaux d'amélioration énergétique. Les deux gros atouts d'acheter une maison existante par rapport à acheter un appartement neuf :

• Elle existe déjà. Construire une maison neuve de 100m2 a un bilan carbone de 42t, alors que la rénover peut diviser ce bilan jusqu'à 40. Sans compter l'artificialisation des sols qui découle d'une construction neuve.
• Nous sommes les seuls propriétaires, nous allons pouvoir faire les travaux que l'on veut

Pour encore baisser la consommation d'énergie, nous allons suivre les recommendations du DPE : 

• Isolation des façades par l'extérieur
• Remplacement des fenêtres

Ce qui devrait nous emmener à une consommation de 65 kWh/m2/an et 1,5 kgCO2/m2/an (catégorie A). Soit 50kg par habitant par an, une division par 20 de notre bilan carbone dû au logement.

Améliorations attendues après travaux

On pourrait encore faire baisser ce bilan en installant des panneaux solaires, thermiques ou photovoltaïques, sur le toit sud, nous sommes encore en réflexion.

Afin de limiter l'impact de la rénovation, nous allons dans la mesure du possible utiliser des matériaux à faible énergie grise telle que la laine de bois qui a bilan carbone négatif du fait du stockage de carbone. C'est en plus un des meilleurs isolant en terme de déphasage, crucial pour le confort d'été.

Adaptation

Malgré tous nos efforts, on sait que les températures vont continuer d'augmenter. A Strasbourg, il y avait 4 nuits caniculaires (>20°) par an à la fin du XXe siècle. Il y en aura 10 en 2050 si tout le monde suit les conseils de ce blog, mais 19 si on ne baisse pas drastiquement nos émissions. On va donc essayer d'améliorer le confort d'été :

• Volets extérieurs pour toutes les fenêtres pour limiter les rayonnements infrarouges. 
• Conservation des deux arbres existants dans le petit jardin, puisque leur ombre et évapo-transpiration permettent de baisser la température jusqu'à 7 degrés
• Pour limiter l'effet îlot de chaleur, augmentation de l'albedo en peignant la maison de couleur claire 
• Mais aussi en choisissant des volets blancs. En particulier pour les fenêtres de toit.
• Et pourquoi pas en peignant les tuiles du toit en blanc, tel que le propose la société bretonne Cool Roof avec de la peinture issue en partie de coquilles d'huîtres.
• Comme on l'a vu cet été, les sécheresses estivales sont de plus en plus fréquentes et occasionent des restrictions d'arrosage. On espère mettre en place un récupérateur d'eau de pluie pour le potager.

Biodiversité

Suite à notre visite du jardin à insectes Hortus hymenoptera, le tout petit jardin abritera potager, compost, tas de bois, voir mini-prairie fleurie.